Exposition - "Soigner Loire" - Le Voyage à Nantes 2024
Photo : Nuit Du Van, Le Voyage à Nantes 2024 © David Gallard
Alioune Diouf a collaboré avec les artistes Olive Martin et Patrick Bernier pour "Soigner Loire", un projet présenté lors de la soirée d'ouverture du Voyage à Nantes 2024 (La Nuit du VAN) le 6 juillet 2024.
Depuis 2023, ce projet revêt plusieurs formes et plusieurs temps forts afin d’envisager dans ses multiples facettes la signification de cette formule incantatoire à travers des rencontres, des workshops, des temps d’exposition et des performances en partenariat avec le MAT – centre d’art contemporain du Pays d’Ancenis – la Maison Julien Gracq et les Voies Navigables de France, et en dialogue avec le centre de ressources Natura 2000. Réalisée sur La Déparleuse, l'atelier flottant d'Olive Martin et Patrick Bernier, l'inauguration a révélé une voile cousue et brodée avec une figure-signature d'Alioune Diouf, un mi-homme, mi-oiseau, représentant l'alliance du corps et de l'esprit.
"Près de cette sculpture, La Déparleuse hisse sa voile, réalisée entre Les Sables d'Olonne, Dakar et Nantes. Sur un socle réalisé par la voilerie Tarot, Alioune Diouf, Olive Martin et Patrick Bernier ont créé une figure-vigilante en tissu appliqué, associant des chutes de voile et des bandes tissées par Ousmane Ka au Sénégal. La figure mi-pirate, mi-oiseau, ornée d'yeux, d'oreilles et de plumes, dialogue avec la sculpture de sable. Toutes deux sont des tentatives de remédier, de réconcilier, d'offrir, de promettre de l'attention et des soins.
Cette voile permettra à la toue tisserande de naviguer sur le bassin de la Loire dans un plus grand respect de son écosystème, son effigie gonflée par les vents portant haut le respect dû aux morts, aux vivants et à ceux qui viennent".
- Patrick Bernier
Sur le quai d'accostage, Diouf a imaginé "La Mère de Tous", une sculpture de sable éphémère, cathartique et votive. Les grains de sable qui la composent sont chargés de l'intensité des mots d'Alioune Diouf et de la puissance des formes nées de ses mains. L'artiste nous invite à regarder les dégâts infligés par l'homme à la Loire, et le rôle joué par le commerce atlantique et colonial. En capturant le sable en mer au large de Noirmoutier, et en le détournant de son destin de béton, cette sculpture évoque aussi les ressources limitées du sable de Loire, dont le trajet vers l'océan a été accéléré par le creusement du chenal de navigation au cours des deux derniers siècles. Elle sensibilise également à la fragilité des formes de vie qui y vivent (oiseaux migrateurs, libellules, araignées, plantes, etc.).
Le 24 juillet, le sable de la sculpture sera transporté par voie fluviale jusqu'à Ancenis et Montrelais, où il sera cérémonieusement rendu à la Loire.