Originally from Benin, Mélinda Fourn grew up in France and studied at the Beaux-Arts in Paris. Following a university exchange to Ghana, with the Kwame Nkrumah University of Science and Technology in Kumasi, she chose to settle in West Africa, between Senegal and Ghana. From sculpture, photography and poetic writing to multimedia installations, her work focuses on West African craft skills such as weaving, braiding, ceramics, jewelry and metalwork. By documenting ancestral manufacturing techniques in various workshops, she puts herself to the test of learning from craftsmen, reacting in her own way against the risk of disappearance of a heritage threatened by industrialization and the massive import of products. This craft heritage is deeply rooted in the social and urban fabric that interests the artist.  

D’une théière en métal surdimensionnée au fourneau en céramique orné de perles, Mélinda Fourn traduit en de nouvelles matières des ustensiles essentiels du quotidien qu’elle met en scène à différentes échelles, afin de les détourner, les décorer, les magnifier. Certaines sculptures intègrent des éléments numériques, mettant en exergue une tension entre gadgets technologiques soumis à une obsolescence programmée, et les pratiques anciennes. À travers ces sculptures, Mélinda Fourn met en évidence la dualité entre l'artisanat traditionnel et la technologie moderne.  

Abordant la question de l’héritage, la transmission ou encore les enjeux liés au corps dans les sociétés, le bijou, telle une synthèse de la sculpture et de l’ornement, prend une place importante dans l’œuvre de l’artiste. Entre les des objets domestiques, ceux considérées comme sacrés ou détenant une fonction précise lors des cérémonies, elle s’interroge sur la place qu’ils occupent au sein d’une société. Oscillant entre hommage à la tradition et émancipation, elle investit cet espace flottant dans lequel les objets existent : entre le monde matériel et transcendantal, le domestique et le public, l’intime corporel et le sacré spirituel.