17 mai - 27 septembre 2025

Sympnée

Emné Nasereddine, Fatim Soumaré, Hani Zurob, Ismaïl Bahri, Kan-Si, Majd Abdel Hamid, Mélinda Fourn, Robert Machiri, Thania Petersen

Commissariat de Camille Lévy Sarfati

 

Sympnée

Sympnée 

c'est-à-dire : respirer ensemble 

Emné Nasereddine, Fatim Soumaré, Hani Zurob, Ismaïl Bahri, Kan-Si, Majd Abdel Hamid, Melinda Fourn, Robert Machiri, Thania Petersen. 

Ici nous nous sommes réuni.e.s. Le temps s’est allongé. La parole s’est défaite. La matière s’est révélée pensante, par pulsations. 

Sympnée, du grec ancien sumpnoia. C’est le terme employé par les stoïciens pour évoquer le fait de respirer ensemble. Pensée cosmogonique, de l’Un et du tout : tout conspire et tout respire - ensemble.  

Les choses seraient mues par un esprit du monde, immanent. Une respiration. Un souffle cosmique, un souffle de vie ou plutôt 

une communauté de souffle. 

ñoot, en sérère : respirer, accoucher. Le langage était faible, les mots se sont crevés alors nous avons répété le geste.  

ñoot nu : se reposer.  

Nos âmes sont retombées dans le monde, nous avons respiré. À chaque battement de cœur, le monde se recréait. 

Nous suffoquions encore.

Respire. 

Nos pensées ont commencé à trembler. Fil, air, son, goudron. Les formes se sont dévoilées. Nous avons inspiré nos rêves, expiré nos douleurs. Nos bronches se sont arrondies, nous respirions encore.

Une respiration de combat. 

Sympnée, 

pour
"respirer ensemble".


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Pour les stoïciens, le monde serait un corps immense, vivant, mû et généré par un principe unique (un souffle chaud, intelligent). Avant les stoïciens, Aristote employait déjà le verbe sumpneo (co-respirer ou conspirer) dans Politiques, évoquant la nécessité politique de fabriquer un souffle commun dans la cité. 

La “respiration de combat” est une notion développée par Franz Fanon dans L’an V de la révolution algérienne (1959), au sujet du souffle coupé (et à renaître) du peuple algérien : “Il n’y a pas une occupation du terrain et une indépendance des personnes. C’est le pays global, son histoire, sa pulsation quotidienne qui sont contestés, défigurés, dans l’espoir d’un définitif anéantissement. Dans ces conditions, la respiration de l’individu est une respiration observée, occupée. C’est une respiration de combat.” 

Pensée du dévoilement, le soufisme enseigne que le monde ne cesse d’être recréé.  A chaque instant, tout retourne à Dieu au rythme d’une respiration. Dans Le Soufisme. Expressions de la quête mystique (1977), Lalleh Bakhtiar écrit : “À tout instant, la création est anéantie et recrée. À chaque battement de notre cœur, nous mourrons et nous renaissons. Le monde existe en un mouvement intense, montant vers l’axe vertical présent en toute chose pour se porter au-devant de l’Absolu qui descend à lui en des formes manifestes”. 

La pensée tremblante fait référence à la “pensée du tremblement” chère à Edouard Glissant. Une pensée multiple, non ou anti-hégémonique qui surgit de partout, par secousses : “Elle nous préserve des pensées de système et des systèmes de pensée. Elle ne suppose pas la peur ou l’irrésolu, elle s’étend infiniment comme un oiseau innumérable, les ailes semées du sel noir de la terre. Elle nous réassemble dans l’absolue diversité, en un tourbillon de rencontres. Utopie qui jamais ne se fixe et qui ouvre demain, comme un soleil et un fruit partagés.” (La Cohée du Lamentin. Poétique V, Gallimard, 2005)


© Copyright texte : Selebe Yoon, Dakar & Camille Lévy Sarfati

 

Biographies d'artistes

Emné Nasereddine

Khanh Nguyen Le

 

Emné Nasereddine écrit. Son premier recueil, La Danse du figuier, lauréat du prix Émile-Nelligan 2021, a été traduit en anglais et adapté à l’opéra (Salle Bourgie, Musée des beaux-arts de Montréal). Son deuxième livre, Je suis l’homme aussi, finaliste du prix Leynaud, est paru en février 2024.

Elle a publié dans de nombreuses revues de poésie (Lettres québécoises, Moebius, Estuaire, Muscle, Zinc, Sève, etc.) et a contribué à des ouvrages collectifs. Aujourd’hui installée à Marseille, elle prépare son troisième livre, qui explore le totalitarisme du langage et la matérialité du monde sous une dimension mystique.

Parmi ses autres projets, des expositions comme Prière pour la fin des fins (texte, performance et installation sonore, avec l’artiste Anasisana) dans Nos douleurs montées sur un soleil comme sur un cheval de course (exposition collective), Festival Jaou, Tunisie, 2024 et des collaborations avec l’artiste visuelle Poline Harbali : exposition des dessins originaux de Je suis l’homme aussi : Un livre à soi, Montréal, 2024 ; exposition collective Lorsque nos pas crépitent et dansent au son de nos histoires, Biennale POST-INVISIBLES, Montréal, 2024 ; exposition collective Ya nour ayouni, À la tombée du jour, Galerie Vu Photo, Québec, 2023 ; They wrote the countries borders on my skin, Galerie Fais-moi l’art, Montréal, 2022 ;  exposition collective Ya Nour Ayouni, à la mémoire de nos tétas, Galerie Prospekto, Lituanie, 2020.

Né en France en 1990. Vit et travaille à Marseille, France.

Fatim Soumaré

Olfa Trabelsi

 

Fatim Soumaré est une artiste visuelle, une chercheuse et une tisserande basée dans la région de Siin au Sénégal. Son travail est ancré dans l'artisanat textile traditionnel de l'Afrique de l'Ouest, qu'elle a découvert grâce à sa mère, une teinturière traditionnelle. Sa pratique artistique se concentre sur les méthodes socioculturelles et culturelles de transmission des connaissances vernaculaires, qu'elle explore à travers la sculpture tissée, les installations immersives, la vidéo et la performance.

En 2021, Fatim fonde Falé, un collectif de 200 artisanes, et met en place un atelier-laboratoire dédié à la recherche sur le coton. Cette initiative examine la transformation du coton au fil du temps, comme un fil conducteur pour les réflexions sur les transmutations divergentes de nos sociétés modernes. Le travail de Fatim souligne l'importance du maintien et de l'évolution de l'artisanat traditionnel dans des contextes contemporains, apportant une contribution significative à l'écosystème rural du Sénégal.

Son travail a été exposé au Sénégal à l'IFAN (L'Institut fondamental d'Afrique noire), Dakar, 2023, au Sommet du bien-être Dakar-Thiès, Centre culturel Maurice Gueye, 2023 ; à la Galerie 19M, Paris, en France en 2023, en Norvège, au Musée interculturel, Oslo en 2024. Elle a présenté une exposition personnelle lors de la 15e Biennale de Dakar à l'Espace Trames en 2024.

Né en 1989 au Sénégal. Vit et travaille dans le Sine Saloum, au Sénégal.

Hani Zurob

Hani Zurob

 

Hani Zurob est un artiste contemporain qui vit et travaille à Paris depuis 2006. L'artiste a obtenu son baccalauréat en beaux-arts à l'université Al-Najah de Naplouse.

Dans ses œuvres, Zurob aborde les concepts globaux d'identité, de lieu, de temps et de mémoire avec tous les détails complexes qui accompagnent les états de suspension, de retard, d'attente, d'exil, de mouvement et de déplacement, d'absence et de résistance. L'œuvre de Hani évoque ses souvenirs personnels et les histoires qui ont façonné sa vie et qui sont liées aux événements en Palestine et dans la région, avec ce qu'ils comportent de dimensions politiques et culturelles complexes. Dans le cadre de ses thèmes ou concepts, Zurob recherche ces souvenirs et tente de comprendre les effets de la déconstruction de la relation entre le passé et le présent sur lui-même et sur les autres ; ainsi, son art transcende les frontières et la géographie.  

Ses œuvres figurent dans des collections privées et publiques internationales telles que le British Museum, Londres ; l'Arab American National Museum, Michigan ; Moderna galerija / Museum of Contemporary Art Metelkova (MG+MSUM), Ljubljana, Slovénie ; Black Gold Museum, Riyadh, Arabie Saoudite ; Williamsburg Art & Historical Center, New York, États-Unis ; l'Institut du Monde Arabe, Paris ; l'Association Renoir, Essoyes, France ; la Cité Internationale des Arts, Paris, France ; Imago Mundi-Luciano Treviso, Paris, France ; Institut du Monde Arabe, Paris ; Association Renoir, Essoyes, France ; Cité Internationale des Arts, Paris, France ; Mairie de Paris, Paris, France ; Imago Mundi-Luciano Benetton, Trévise, Italie ; Barjeel Art Foundation, Sharjah, EAU ; Dalloul Art Foundation (DAF), Beyrouth, Liban, ; Jordan National Gallery of Fine Arts, Amman, Jordanie. Zurob a remporté plusieurs prix internationaux et résidences, dont Bourse et Prix Renoir 2009. Zurob a été nommé l'un des dix "artistes internationaux à suivre" en 2013 par le Huffington Post.

Né en 1976 dans le camp de Rafah, en Palestine. Vit et travaille à Paris, France.

Ismaïl Bahri

Isabelle Arthuis

 

Ismaïl Bahri est avant tout un vidéaste. Il utilise parfois le dessin, la sculpture ou l'installation. Il se positionne en tant qu'observateur, mettant en place un dispositif de captation de gestes et d'expériences empiriques, attentif à ce qui "se passe". Son travail se concentre sur le sens qui émerge à la périphérie du regard, en présence du monde environnant qui surgit et révèle sa présence.

Le travail de Bahri a été exposé dans de nombreuses institutions, dont le Jeu de Paume et le Centre Pompidou, Paris, France ; La Criée, Rennes, France ; La Verrière, Bruxelles, Belgique ; Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe, Allemagne ; Le Forum, Tokyo, Japon et le Beirut Art Center, Beyrouth, Liban. Ses films ont été sélectionnés pour des festivals tels que le TIFF, Toronto, Canada, le NYFF, New York, États-Unis, l'IFFR, Rotterdam, Pays-Bas, le FID, Marseille, France et le Kunstenfenfestivaldesarts, Bruxelles, Belgique. Ismaïl Bahri a été pensionnaire de la Villa Médicis - Académie de France à Rome en 2023 - 2024.

Né en 1978 en Tunisie. Vit et travaille entre Paris, France et Tunis, Tunisie.

Majd Abdel Hamid

Lujain Jo

 

Majd Abdel Hamid est un artiste visuel palestinien. Il est diplômé de l'Académie d'art de Malmö, en Suède (2010), et a fréquenté l'Académie internationale d'art en Palestine (2007-2009). 

Il Oeuvres sur une grande variété de supports, notamment la vidéo, l'installation, le dessin et la sculpture, à travers lesquels il explore les thèmes de l'identité nationale et du traumatisme. Sa pratique artistique est ancrée dans le geste lent, répétitif et performatif, y compris la broderie et le point de croix sur des supports en tissu, comme un contrepoids à la production d'images numériques à grande vitesse et aux pixels.

Majd Abdel Hamid a réalisé de nombreuses expositions personnelles, notamment "Muscle Memory", CCA : Centre for Contemporary Arts, Glasgow, Écosse ; "800 meters and a corridor", gb agency, Paris, France (2022) ; "A Stitch in Time", Fondation d'Entreprise Hermès, Bruxelles, Belgique sous la direction de Guillaume Desanges (2021). Son travail a fait l'objet d'expositions collectives, notamment "Memory Sews Together Events That Hadn't Previously Met", Sharjah Art Museum, Sharjah, UAE ; "Splendid Isolation", SMAK, Gand, Belgique ; "La Beauté du Diable", Frac Franche-Comté, Besançon, France (2022) ; "Répare, Reprise", Cité International des Arts, Paris, France (2021) ; "Heartbreak", Ruya Maps, Venise, Italie ; "Touché ! (geste, mouvement, action)", BeirutArt Center, Beyrouth, Liban (2019) ; à Krognoshuset Lund en Suède (2016), à l'Institut d'art moderne de Valence en Espagne et au Centre culturel Halil Saakini en Palestine (2018). Il a participé à plusieurs résidences et ateliers internationaux, notamment March Project (Sharjah Art Foundation, 2015), Former West (Berlin, Allemagne, 2013) et Truth is Concrete (Graz, Autriche, 2012). Hamid a travaillé en résidence à la Cité internationale des arts à Paris en 2009. Il a été finaliste du Young Artist of the Year Award, décerné par la A.M. Qattan Foundation, en 2008, 2010 et 2012.

Né en Syrie en 1988. Vit et travaille entre Beyrouth, Liban et Ramallah, Palestine.

Mélinda Fourn

Morel Wichédé Sèdami Donou

 

Mélinda Fourn est une artiste franco-béninoise. S'inspirant des savoir-faire artisanaux ouest-africains en matière de bijouterie, de métal, de céramique et de tissage, ses sculptures et installations multimédias interrogent la symbolique sociale et religieuse des outils du quotidien. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Paris (2021) et a effectué un programme d'échange à l'Université Kwame Nkrumah des sciences et technologies à Kumasi, au Ghana (2020). En documentant les techniques de fabrication ancestrales dans divers ateliers, elle se met à l'épreuve de l'apprentissage auprès des artisans, réagissant à sa manière contre le risque de disparition d'un patrimoine menacé par l'industrialisation et l'importation massive de produits. C'est ce patrimoine artisanal profondément ancré dans le tissu social et urbain qui intéresse l'artiste.

En 2024, elle présente sa première exposition personnelle, "Dans la paume de la main", à Selebe Yoon, Dakar. Elle a participé à plusieurs expositions collectives : " Partenaires Particulaires ", à la Fondation CAB, Saint-Paul-de-Vence, France ; " Entre Parenthèses " et " Vertigineuses ", Selebe Yoon, Dakar ; " Le feu des origines ", Biennale de Biso, Ouagadougou, Burkina Faso (2023) ; " Diversi-T ", Kosmokey, La Cité Fertile, Pantin, France (2023) ; " Intention ", Azz-Art, Paris France (2022) ; " Pièce, Habitation, Abri... ", Musée Delacroix, Paris, France (2022) ; "Restitution" à l'Institut Français, Saint Louis, Sénégal (2022) ; "100% l'Expo", La Villette, France (2022), entre autres. Elle a bénéficié de plusieurs résidences, notamment à Selebe Yoon, Dakar (2023) et Villa Saint-Louis, Ndar (2022) au Sénégal, ArtMéssiamé, Lomé, Togo (2021), Green Patch Ceramics, La Borne, France (2021) et Casa Lü, Ttlaplan, Mexique (2019). Elle a reçu le prix de la résidence de la Biennale de Biso à Ouagadougou en 2023. 

Né en 1995 en France. Vit et travaille entre Dakar, Sénégal et Kumasi, Ghana.

Robert Machiri

Eunice Maurice

 

Robert Machiri, également connu sous le nom de Chi Oeuvres sur le son et son étendue/présence dans d'autres médiums tels que le dessin, l'installation, la photographie et les images en mouvement. Il est DJ et accumule des objets, inspiré par sa collection de musique et son intérêt pour les objets liés au son. Le travail de Machiri est centré sur la recherche qui s'appuie sur le son - entremêlant les paysages oraux avec les paysages urbains et les paysages, en tant que formes d'archives, en tant que toiles de subjectivité. Il examine comment des épistémologies et des imaginaires alternatifs peuvent être recentrés. 

Sa pratique se situe à l'interface de deux courants d'approche : ses concepts de conservation et une production pan-disciplinaire d'œuvres d'art qui s'appuient sur des discours décoloniaux présentés par le biais d'une critique incarnée, d'un apprentissage et d'un désapprentissage qui entremêlent le son, la musique et la création d'images.

Son projet le plus remarquable, PUNGWE, est un projet interdisciplinaire qui fait le tour des sonorités africaines et des discours et espaces artistiques contemporains qui s'y rapportent. Pungwe a produit des Oeuvres en collaboration : "Pungwe Nights", "Listening at Pungwe" et "Pungwe Soundtrails". 

Robert Machiri a présenté Oeuvres avec de nombreuses institutions, telles que le Blaffer Art Museum - University of Houston, Texas, HKW - Haus der Kulturen der Welt Berlin. En 2021, il a été boursier de l'Akademie Schloss Solitude à Stuttgart, précédé d'une autre bourse offerte par le programme DAAD Artist in Berlin en 2022.

Né en 1978 au Zimbabwe. Vit et travaille à Berlin, en Allemagne.

Kan-Si

Kan-Si

 

Amadou Kane Sy, alias Kan Si, est diplômé de l'Ecole Nationale des Arts de Dakar en 1991. Artiste pluridisciplinaire, il Oeuvres la peinture, la gravure, l'installation, la photographie, la vidéo et la poésie. Engagé socialement, il a été président et co-fondateur de "Man Keneen-Ki", une association d'artistes œuvrant en faveur des enfants de la rue à Dakar. Il est membre fondateur (aux côtés de Moustapha Dimé, Abdoulaye Ndoye, Fodé Camara, Serigne Mbaye Camara, Cheikh Niass, Jean Marie Bruce et El Hadji Sy) et coordinateur du collectif d'artistes "Huit Facettes Interaction", qui vise à promouvoir des activités en milieu rural. Le collectif a participé à la documenta 11 à Kassel en 2002. Kan Si a organisé et participé à de nombreuses résidences d'artistes, expositions et symposiums internationaux. En collaboration avec l'artiste afro-américaine Muhsana Ali, il a fondé et coordonné les activités de "Portes et Passages du Retour", un centre d'art et de développement holistique à Mbodiene, où Kan Si et Muhsana ont accueilli un certain nombre d'artistes et organisé des ateliers et des co-créations avec des femmes potiers locales et divers membres de la communauté Joal-Fadiouth. 

Kan Si participe à de nombreuses expositions personnelles et collectives, telles que l'exposition collective "Borders" à la Fondation Gulbenkian, Lisbonne, Portugal ; les expositions personnelles "7x7 FACETTES" en 1993 et "Destructured" en 1996 à la Galerie 39, Centre Culturel Français, Dakar, Sénégal ; "Boulevard Centenaire Made in China", en 2012 à Raw Material Company, Dakar, Sénégal. En 2004, il a reçu une bourse de la Fondation Ford (Triangle Art Trust) et en 2003 le Prix du Maire de Dakar à la Biennale de Dakar. En 2023, il bénéficie d'une bourse spéciale de l'ADAGP (France). Il a participé à la 8e Biennale de Dakar en 2008, aux Rencontres de Bamako, 9e Biennale africaine de la photographie, en 2009 et à la Biennale de Shanghai en 2012. 

Né en 1961 au Sénégal. Vit et travaille entre Dakar et Joal, au Sénégal.

Thania Petersen

Thania Petersen

 

Thania Petersen incarne les histoires, spiritualités, sonorités et cultures plurielles de la mer africaine. Son héritage créole afro-asiatique et la pratique des cérémonies soufies sont au cœur de son travail. Elle considère les océans comme des sites de mémoire collective et retrace les routes ancestrales jusqu'à la ville du Cap d'aujourd'hui, après l'apartheid, dans une tentative de récupérer les histoires effacées et de réimaginer les personnes du passé en les recousant dans l'existence. Grâce à sa pratique collaborative avec des artisans, des musiciens et des chorales soufies à travers l'Afrique et l'Asie, son travail est une invitation à restaurer les amitiés perdues et à briser les frontières créées par le colonialisme, en réunissant les communautés par le biais de récits, d'artisanat, de chants et de rituels spirituels. S'inspirant du concept d'écologie sonore, son travail performatif et archivistique suit la migration de la musique soufie au fil des siècles, considérant le son comme un catalyseur de la libération du cadre colonial dominant, et racontant finalement notre histoire à partir d'un lieu d'amour et de longévité, et non de violence.

Elle tente de démêler les tendances contemporaines de l'islamophobie en analysant l'impact persistant du colonialisme, de l'apartheid, de l'impérialisme européen et américain et l'influence croissante des idéologies de droite. L'histoire de l'impérialisme dans le Sud global, ainsi que l'impact social et culturel de la culture de consommation occidentalisée, font partie des thèmes abordés dans son travail.

Petersen fait partie de plusieurs collections publiques et privées, dont le World Cultures Museum Rotterdam (Pays-Bas), le Smithsonian Museum (Washington DC), le Oscar Niemeyer Museum Curitiba (Brésil), la Durban Art Gallery, l'IZIKO South African National Gallery, le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (MOCAA), la Kilbourn Collection, la Jochen Zeitz Collection (Afrique du Sud) et la Yeojoo City Collection (Corée du Sud).

Né en 1980 en Afrique du Sud. Vit et travaille au Cap, en Afrique du Sud.

Commissaire - Camille Lévy Sarfati

Commissaire d'exposition indépendante et écrivaine basée à Tunis, Camille Lévy Sarfati concentre ses recherches sur les pratiques de résistance ou de survie qui associent les champs de l'art contemporain, du rituel et du politique. Elle s'intéresse particulièrement aux pratiques contemporaines en Afrique du Nord, en Asie de l'Ouest et dans leurs diasporas, autour desquelles elle a conçu diverses expositions et programmes d'accompagnement. Parallèlement, elle réalise un film documentaire sur l'expérience du retour au pays, remettant en question les récits (ethno)nationalistes et les mémoires conflictuelles liées à l'histoire juive de la Tunisie.

Elle est l'ancienne directrice du centre d'art 32Bis à Tunis. En 2022 et 2023, elle a assuré le commissariat des expositions Can We Sing Together Again, Old Friend ? de l'artiste sud-africaine Thania Petersen et Injurier le Soleil au 32bis ; ainsi que les programmes de performances, débats et projections Ce n'est qu'à la tombée du jour et Je bois le désordre du monde entre Paris et Tunis, avec la fondation Kadist. En 2024, elle collabore avec la Villa Médicis à Rome et le centre d'art Careof à Milan, pour les programmes vidéo Ellil al ghadhab li nahlamou (rêvons toute la nuit) et Ya ness essmeou el ghriba (venez écouter l'étrange). En 2024, elle est commissaire de la première exposition personnelle de Miss.Tic au Palais des Papes d'Avignon, intitulée Miss.Tic : À la Vie, à l'amor. Art dans la ville, poétique de la révolte (1985-2022) et l'exposition collective Nos douleurs montées sur un soleil comme sur un cheval à Tunis.

Elle est cofondatrice du collectif tunisien Nessij ("toile" en arabe), qui vise à promouvoir la scène artistique tunisienne à l'international, à encourager la mobilité des artistes et des travailleurs de l'art et à renforcer la solidarité entre les scènes artistiques, en particulier dans le Sud.

Elle sera boursière de la Villa Médicis - Académie de France pour les années 2025-2026. 

 

Bachir Tayachi

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