Décembre 02, 2021 - 05 mars 2022
Entre-Acte
Rufai Zakari | Rebecca Brodskis | Khadim Bamba
Entre-Acte
“Nous ne proposons pas de l’être, ni des modèles d’humanité. Ce qui nous porte n’est pas la seule définition de nos identités, mais aussi leur relation à tout le possible: les mutations mutuelles que les relations génèrent. “
- Poétique de la relation, Edouard Glissant, 1990
Arrêt sur image: une multitude de personnages, venus d’ici et d’ailleurs, défilent sous nos pas. Trois artistes sont réunis: Rufai Zakari (Ghana), Rebecca Brodskis (France) et Khadim Bamba (Sénégal). Explosion de couleurs, éclectisme des matériaux, poses dramatisées: Entre-acte peut s’apparenter à une grande pièce de théâtre, mais les personnages évoquent moins des individualités qu’une société contemporaine en quête de réinvention de soi. Par le plastique compressé et tissé de Rufai Zakari, les multiples découpes de textiles de Khadim Bamba, et les peintures de Rebecca Brodskis, les artistes proposent un atlas d’identités hybrides et mobiles, des archétypes en redéfinition de soi.La figuration devient un support sur lequel se construisent et se défont les systèmes de représentation, un site où coexistent idéaux, enracinements culturels et religieux, questionnements existentiels et réalités économiques voire environnementales. Entre-Acte explore la tension palpable dans nos sociétés contemporaines partagées entre identité collective et individualité, homogénéité face à un monde uniformisé par une consommation mondiale et singularité, perte et affirmation de soi. Car c'est dans l’art et le rapport à l'altérité que réside une possibilité de renouvellement pour l’homme.
- Jennifer Houdrouge
- Jennifer Houdrouge
Artistes
Rufai Zakari, Amaryan Zamani I, 2021, 159 x 127 cm
Les œuvres deRufai Zakari, faites de fragments de plastique recyclé, présentent, dans une esthétique locale et urbaine, des figures élégantes sur fond vif. À la manière d'un photographe, l'artiste met en lumière des individus qu'il connaît ou qu'il croise dans son pays. Il les extrait de leur fastidieux contexte quotidien et les repositionne dans une explosion de couleurs en leur donnant des poses énergiques, inspirées à la fois par la gestuelle quotidienne et la photographie de mode.
Rebecca Brodskis, Jahia, huile sur lin, 2021
Pris dans des postures quasi-absurdes, les personnages deRebecca Brodskisincarnent les visions fugaces d'individus qui ont croisé son chemin, peints de mémoire ou issus de sa propre imagination. Leurs silhouettes bien définies révèlent, avec élégance, des visages remplis de mélancolie qui offrent des moments d'ombre et de lueur. De formation sociologique, elle s'inspire de ses expériences de découverte de nouvelles villes et du nombre incalculable de nouveaux visages, pour aborder de nouveaux contextes sociaux et observer les relations entre les individus.
Khadim Bamba, Thiedo (2021)
À travers un assemblage de tissus, de peinture et de couture, Khadim Bamba présente des personnages qui se fondent et se dissolvent dans un décor de textiles dont les fonctions traditionnelles ont été repensées. Anonymes, ces figures stylisées apparaissent comme des archétypes d'une culture panafricaine et interrogent le rapport malléable de chacun à l'identité culturelle. Il découpe, colle, assemble et peint des figures aux formes inspirées des codes vestimentaires, des accessoires et des symboles de divers groupes religieux et ethniques d'Afrique de l'Ouest, ainsi que de la musique pop, de la mode et de la photographie de studio africaine.
Biographie de l'artiste
Rufai Zakari
Conscient de l'urgence environnementale, Rufai Zakari utilise essentiellement du plastique recyclé avec le soutien de sa communauté afin de créer des œuvres figuratives percutantes Oeuvres.
Rufai Zakari (né en 1990) est basé entre Accra et Bawku au Ghana. Il a fait son apprentissage sous la direction de Mozzay, un artiste senior à Nima, Accra. En 2011, Rufai Zakari a obtenu son diplôme du Ghanatta College of Art and Design. Dans son travail, Zakari examine le consumérisme, la pollution environnementale et les périls de l'industrialisation dans la société ghanéenne contemporaine. À la recherche de solutions créatives aux problèmes environnementaux, il a fondé la Rujab Eco-Art Foundation dans sa ville natale de Bawku et fonde sa pratique sur le recyclage des déchets dans les rues du Ghana. Zakari a eu une exposition personnelle à la galerie Kristin Hjellegjerde, à Londres (2021). Parmi les expositions collectives, citons l'Akron Museum, Ohio, États-Unis (2021) ; "Devil's in the Detail", Kristin Hjellegjerde Gallery, Londres (2020) ; "This Exhibition is Untitled", Nubuke Foundation, Accra (2020) ; "CirculArt" Sustainable Art Exhibition by Eco Reward, Casa Trasacco Accra (2019) ; "World Behind the Horizon Exhibition", Gess Gallery, Dusseldorf (2019) ; Atelier d'art durable, Fondation Merck, Dubaï (2019) ; Atelier d'art durable, Haut Commissariat britannique, Accra (201 8 ) ; "Violence contre les femmes", Alliance française Accra (2018) ; "Yoomo Be Ga" Exposition d'art recyclé, Musée des sciences et de la technologie, Accra (2017) ; Exposition de la Semaine culturelle Ghana-Pays-Bas, Accra (2016) ; "African Champions" Murale en collaboration avec (You Are For Africa), Lagos (2015).
Les œuvres de Rufai Zakari font partie d'importantes collections privées et publiques, notamment la collection Arthur Lewis (États-Unis), la collection Easton Capital/John Friedman (États-Unis), la fondation Nubuke (Ghana), la collection Beth Rudin Dewoody (États-Unis), la collection Ditau (Afrique du Sud), la collection Susan Goodman et la collection VG.
Rebecca Brodskis
Explorant les frontières du monde sensible, le travail de Brodskis évolue entre les espaces conscients et inconscients, menant à une réflexion sur l'existence, le soi et l'altérité.
Rebecca Brodskis (née en 1988 en France) vit à Paris et Oeuvres . Elle a passé la majeure partie de son enfance à voyager et à vivre entre la France et le Maroc. Brodskis a étudié la peinture aux Ateliers des Beaux Arts de la Ville de Paris et au Central St. Martins College of Art and Design à Londres, où elle a obtenu son diplôme en 2010. En 2015, elle a également obtenu un master en sociologie, axant ses recherches sur les thèmes des vulnérabilités et de la crise sociale. Elle a notamment exposé en solo : "La Danse de l'Absurde", Galleria Anna Marra, Rome (2021) ; "Arrêt Sur Image", Kristin H j e l l e g j e r d e G a l l e r y , L o n d o n (2021) ; "Effet Miroir", Septième Galerie, Paris (2020) ; "Tomorrow Is Another Day", Steve Turner LA (2020) ; " Fragments of Life ", Kristin Hjellegjerde Gallery, Berlin (2020) ; Galeriste avec Hors Cadre, Paris (2019) ; " Unsettled disorders ", Canopy Gallery, Netanya (2019) ; " Dépendance ", Gallery Mario Kreuzberg, Berlin (2019) et " Drifting Singularities ", Sputnik Gallery, Tel Aviv (2017). Ses expositions collectives comprennent "Facing the Sun", Kristin Hjellegjerde Gallery, Schloss Görne, Allemagne (2021) ; "All the Days and Nights", Kristin Hjellegjerde Gallery, Londres (2020) ; "Constellations", Galerie du 6b- St-Denis, France (2019) ; " Where we once were ", Yngspc (2019) ; " Interférence ", Le Studio, Paris (2018) ; " Cinq artistes français, Primitive Showroom ", Tel Aviv (2017) ; " Human factor ", Ori art space, Berlin (2016) et " Disfiguring, figuring the unfigurable ", Kelenföldi Erömü, Budapest (2015). Ses œuvres font partie d'importantes collections privées et publiques, notamment la collection Alan Lo (Hong Kong), la collection Museum Azman (Malaisie), la collection Pamela et David Hornik (États-Unis), la collection Beth Rudin Dewoody (États-Unis), la collection Tiroche DeLeon (Israël) et la collection Zeifang (Allemagne).
Ses œuvres font partie d'importantes collections privées et publiques, dont la collection Alan Lo (Hong Kong), la collection Museum Azman (Malaisie), la collection Pamela et David Hornik (États-Unis), la collection Beth Rudin Dewoody (États-Unis), la collection Tiroche DeLeon (Israël) et la collection Zeifang (Allemagne).
Khadim Bamba
Khadim Bamba crée des œuvres qui questionnent l'identité culturelle et évoquent l'interrelation entre les cultures, les traditions et la modernité.
Khadim Bamba (né en 1991 à Dakar) est un artiste sénégalais qui vit et travaille à Dakar ( Oeuvres ). Il est diplômé de l'école des Beaux-Arts de Dakar en 2017. Le travail de Khadim Bamba a été inclus dans une exposition de deux personnes à l'Institut Français de Saint Louis au Sénégal en 2021, " Let's Talk about Art " avec Urban Africa, Bamako, Mali (2021), " What about you ? "organisée par Urban Africans à Cbk Zuidoost, Amsterdam, Hollande (2020) ; Ankaria Foundation, Madrid, Espagne (2020) ; 6e édition de l'International du Cinéma Numérique de Cotonou (FICNC), Cotonou, Bénin (2019) ; 10e Salon National des Arts Visuels du Sénégal, " Seentu ou attente " au Centre culturel Blaise Senghor, Dakar, Sénégal (2019) ; 8e édition du Festival Africain d'Images Virtuelles et Artistiques (FAIVA) à Bamako, Mali (2019) ; et " SISOOAGA " organisé par l'association Jeunes A r t i s t e s d ' A v e n i r ( J A A ) à Ouagadougou, Burkina Faso (2018), entre autres. Il a également été nominé pour le Kuenyehia Art Prize (Accra, Ghana) en 2021 et pour l'Ellipse