#1 Districts et Mémoires : Niayes Thiokers, un lieu de savoir

Conversation with Melinda Fourn (artist), Annie Jouga (architect) and Vydia Tamby (cultural advisor to the Mayor of Dakar & editorial manager, Editions Vives Voix). Moderated by Pape Samba Kane (writer and journalist)

Date de l'événement : 13 février 2025 à 18h30

 

Rejoignez-nous le 13 février à 18h30 à Selebe Yoon pour la conversation "Quartiers et mémoires : Niayes Thiokers, lieu de savoirs". Modérée par Pape Samba Kane (écrivain et journaliste), cette conversation réunira Mélinda Fourn (artiste), Annie Jouga (architecte), et Vydia Tamby (Éditions Vives Voix) pour une réflexion collective sur la mémoire de la ville de Dakar à travers des espaces emblématiques qui luttent pour leur survie, et la place des missions artistiques qui œuvrent à la sauvegarde de la mémoire de ces lieux.

Le quartier des Niayes Thiokers, zone fragile en voie de disparition à la périphérie du centre ville, abrite des lieux riches en savoirs, comme la Cour des Orfèvres, lieu dédié à l'artisanat, et l'atelier de ferronnerie de l'artiste et designer Bassirou Wade. Nous découvrirons comment ces lieux sont devenus des catalyseurs de savoirs et de pratiques, façonnés par les individus qui les ont choisis pour y installer leurs ateliers, jouant ainsi un rôle déterminant dans l'évolution de la société. Avec la mise en place de développements urbains homogènes se pose la question de la préservation de la mémoire des lieux et de la ville. Quel est le rapport entre la ville et la créativité ? Comment sauvegarder les espaces de transmission des savoir-faire ? Quelle est la place des espaces dédiés à la création et à l'artisanat par rapport à l'habitat ?


Le 15 février à 16h, nous vous proposons un parcours immersif dans le quartier des Niayes Thiokers, à la découverte de l'atelier de Bassirou Wade et de la Cour des Orfèvres, en compagnie de l'artiste Mélinda Fourn. Le point de rencontre sera l'Immeuble Kébé (Dakar Plateau).

A propos de ce programme :

Le cycle de conversations et de rencontres "Quartiers et mémoires" a pour objectif d'évoquer et de mettre en valeur des lieux indépendants, habités par des individus artistes-artisans qui ont tissé des histoires avec ceux qui les entourent. Que ces lieux soient reconnus, délaissés ou détruits, il s'agit de comprendre leur rôle crucial en tant qu'espaces de convivialité, de création et de définition de nouvelles esthétiques, tant dans l'histoire que dans notre époque contemporaine.



 
 
 

Paticipant·e·s

Melinda Fourn

Mélinda Fourn est une artiste franco-béninoise. Après des études aux Beaux-Arts de Paris et un échange à la Kwame Nkrumah University of Science and Technology de Kumasi, elle s'installe en Afrique de l'Ouest, entre le Sénégal et le Ghana. De la sculpture à l'installation multimédia en passant par la photographie et l'écriture poétique, elle s'intéresse aux savoir-faire artisanaux ouest-africains tels que le tissage, le tressage, la céramique, la bijouterie et la métallurgie. En documentant les techniques de fabrication ancestrales dans divers ateliers, elle se met à l'épreuve de l'apprentissage auprès des artisans, réagissant à sa manière au risque de disparition d'un patrimoine menacé par l'industrialisation et l'importation massive de produits. Ce patrimoine artisanal est profondément ancré dans le tissu social et urbain qui intéresse l'artiste.


Annie Jouga

Annie Jouga (née en 1953 à Dakar) est une architecte DPLG (diplômée par le gouvernement) depuis 1978 de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-la Villette (France). 

Elle a été adjointe au maire de Gorée de 2002 à 2022, conseillère élue de la ville de Dakar de 2014 à 2022, et présidente de la commission mobilité et infrastructures urbaines. Aujourd'hui, elle est l'administratrice de l'Ecole Universitaire d'Architecture de Dakar, qu'elle a créée en 2008 avec deux collègues architectes, dans laquelle elle sensibilise les étudiants en patrimoine au Patrimoine Urbain et Architectural. Tout au long de sa carrière, elle a œuvré pour la qualité de la ville et de son architecture, la corniche de Dakar, le bord de mer et les trottoirs de la ville.  


 
 

Vydia Tamby

Vydia Tamby est une personnalité influente de la scène culturelle sénégalaise, conseillère culturelle auprès du maire de Dakar et éditrice aux Éditions Vives Voix, maison d'édition qu'elle a cofondée en 2009 avec Ghaël Samb Sall. Diplômée d'études supérieures en édition en France, elle s'est engagée à promouvoir la culture et la littérature africaines à travers des publications qui allient esthétique et qualité littéraire, comme en témoigne leur premier ouvrage, *Dakar Émoi*. Sous son impulsion, Vives Voix s'efforce de préserver et de valoriser le patrimoine culturel du Sénégal et du continent africain, en offrant aux artistes et aux auteurs une plateforme de création d'Oeuvres collectives. Vydia Tamby est également consultante en ingénierie de projets culturels, membre fondateur des Capitales Africaines de la Culture et Secrétaire Générale d'Africapitales. Face à l'urgence de préserver la mémoire africaine, elle a également initié le Fonds africain des archives, dédié à la sauvegarde et à la valorisation des archives culturelles du continent. Par son action, Vydia Tamby contribue de manière significative à la dynamique culturelle et à l'archivage des connaissances en Afrique, en jetant des ponts entre les générations et les disciplines artistiques.

 

Pape Samba Kane

Pape Samba Kane, également connu sous le nom de PSK, est un journaliste sénégalais réputé pour sa contribution exceptionnelle au paysage médiatique de son pays. Initié au journalisme en 1981 au Politicien, une publication satirique fondée par Mame Less Dia, il s'est rapidement distingué comme une figure importante du secteur. En 1987, il cofonde avec des collègues dissidents Le Cafard libéré, un hebdomadaire satirique qui a révolutionné le journalisme en Afrique en apportant une nouvelle approche professionnelle et en s'inspirant du modèle du Canard enchaîné. PSK excelle en tant qu'éditorialiste, notamment grâce à sa célèbre rubrique "Profil", dans laquelle il brosse des portraits de personnalités qui l'ont rendu incontournable. Bien qu'il ait commencé sa carrière dans les milieux artistiques, travaillant dans le cinéma et s'essayant à diverses formes d'art, il s'est finalement concentré sur l'analyse politique, motivé par la complexité de l'interaction humaine dans ce domaine. Aujourd'hui, il est considéré comme un expert recherché de l'actualité politique, ayant réussi à concilier sa passion pour la politique et son intérêt pour les personnages qui la peuplent.

 

Rencontres

Bassirou Wade

Bassirou Wade est un artiste et designer né à Kaolack, au Sénégal. Il a fréquenté l'école primaire à Dakar, où il a commencé très tôt un apprentissage dans des ateliers de métallurgie, de menuiserie, de tapisserie d'ameublement et de mécanique. Il a créé son propre atelier à Niayes Thiokers, spécialisé dans l'art et le design pour les groupes marginalisés. Alors que la ville de Dakar devient de moins en moins accessible aux personnes à mobilité réduite, Bassirou Wade innove rapidement des solutions de transport adaptées, notamment des motos à trois roues pour les personnes handicapées. Bassirou Wade a été impliqué dans de nombreux projets artistiques au Sénégal, et a participé à la production de nombreuses Oeuvres d'artistes de la scène dakaroise. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions, notamment dans la section "Design" de la Biennale de Dakar 2024 organisée par Ousmane Mbaye, et à la Biennale Internationale de Design de Saint-Etienne en France. Il réalise également des Oeuvres pour des commandes spécifiques d'espaces publics.

Crédit photo : Melinda Fourn

Kalidou Thiam

Kalidou Thiam est artisan bijoutier à la cour des orfèvres (anciennement cour des maures), située sur l'avenue Blaise Diagne, derrière le marché Sandaga, dans le centre de Dakar. La cour des orfèvres date de l'époque coloniale et fut l'une des premières cours dédiées à l'artisanat. Avant le conflit sénégalo-mauritanien de 1989, de nombreux orfèvres mauritaniens et sénégalais travaillaient dans ce lieu. Né dans cette cour et héritier d'une tradition familiale, Kalidou Thiam lutte aujourd'hui pour la survie économique du marché.

 
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“For a counter-mapping of resistance practices (art, ritual and politics)”

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Conversation - Quelles sont ses voix ? L'océan : les enjeux culturels d'un bien naturel.