23 mai - 22 juillet 2023

Arébénor Basséne

Offsite - L'Atlas, Paris présenté par Selebe Yoon

 

Que je naisse, tout doux, semant

Que je naisse doucement, en semant

 

Selebe Yoon a le plaisir de présenter "Que je naisse tout doux, semant", une exposition personnelle de l'artiste sénégalais Arébénor Basséne (né en 1974, Sénégal) à L'Atlas à Paris, un lieu d'exposition soutenu par le groupe Emerige. 

Empreint des récits des anciennes civilisations, des mythologies d’Afrique de l’Ouest, ce sont pourtant les bégaiements de l’histoire qui fascine l’artiste. Il se passionne pour les premières migrations africaines vers l’Andalousie, tout autant que pour les liens développé par Cheikh Anta Diop entre la vallée du Nil et l’Afrique de l’Ouest. Face aux récits pluriels de l’histoire, ses falsifications et ses preuves, existe une tension entre « vérité historique ou mythe » qui sécrète un imaginaire pictural pour l’artiste.

A L'Atlas, les Oeuvres d'Arébénor Basséne révèlent des formes humaines en mouvement qui s'épuisent dans des paysages aux textures érodées. Difficilement palpables, les corps semblent se métamorphoser et se confondre au centre d'une masse de matière à l'ancrage marqué dans le sol. Les figures résonnent comme des évocations de danses traditionnelles telles que celles que l'on trouve en Casamance chez les Diola, région d'origine de l'artiste, où les danseurs frappent frénétiquement le sol de leurs pieds. En même temps, ces peintures font écho à la dimension physique et mystique de la lutte au Sénégal. Les tons ocre marquent le mouvement de la terre, entrecoupés de couleurs vives qui appartiennent à un monde imaginaire et quasi-fantastique. Les personnages ne sont que des fragments de corps et ne sont pas les seuls protagonistes : la toile est ponctuée de symboles, de motifs cartographiques, d'éléments aquatiques ou végétaux. Il évoque dans son site Oeuvres les forces invisibles convoquées lors de pratiques ancestrales avec une attention particulière au respect des esprits de la nature.

L’artiste emploie des techniques et matériaux propre à l’artisanat d’Afrique de l’Ouest: les toiles sont soumises à la technique du batik, trempées dans des bains de cire et de pigments naturels. À la surface de celles-ci, il utilise ensuite des matériaux divers, tels que la gomme arabique (matière première qui fit l’attrait des côtes d’Afrique de l’Ouest pour les navigateurs étrangers), l’encre utilisée pour les tablettes coraniques, le fouden (henné) et des pigments naturels issus de la région de Dakar.

Pour ses pièces sur papier, Arébénor Basséne superpose des couches de matériaux – pigments naturels, cire, encre et sciure de bois. Inspirées d'écritures anciennes, de gribouillages d'enfants, des trouvailles archéologiques ou de gravures rupestres, ses oeuvres sont parsemées de formes abstraites et de fragments figuratifs. Les fissures et les plis texturaux suscitent des visions brutes de la matière comme les strates rocheuses, les failles géologiques, la terre et le sable - des visions qui évoquent des paysages de son continent. Lorsque notre regard passe d'une unité à l'autre, les visions microscopiques des matériaux terrestres se transforment en perspectives macro des zones géographiques, des représentations en relief, des deltas, des dunes du désert et des tracés de rivière. Chaque pièce porte l'illusion de l'érosion de l'histoire, balayée par le temps.

Droit d'auteur du texte : Selebe Yoon

 

Bio des artistes

 

 

 
 

Originaire du sud du Sénégal, en Casamance, Arébénor Basséne (née en 1974 à Dakar) est titulaire d'un master en civilisations et littératures africaines (2012-2013), d'une double licence en anglais et civilisations africaines (2010-2011) de l'Université Cheikh Anta Diop et diplômée de l'École nationale des arts du Sénégal (1997-2001).

Son travail a été exposé sur la scène internationale, notamment à 1-54 à Londres avec la galerie Selebe Yoon. En 2023, il a été nommé pour le prix de la Fondation Norval à Cape Town, en Afrique du Sud, et a participé à l'exposition des finalistes. En 2022, il est sélectionné dans la sélection officielle de la Biennale de Dakar pour représenter le pavillon sénégalais au Musée des civilisations noires, sous le commissariat de Massamba Mbaye, pour lequel il remporte le prix du Conseil municipal. Dans le cadre de la Biennale officielle de Dakar sous le commissariat de Simon Njami en 2016, il a remporté le prix de l'UEMOA.

Il a également participé à plusieurs expositions : "Sur le fil : broderies et tissage " organisée par la Maison Chanel le 19M Théodore Monod (IFAN) et à Paris (2023) ; " Mots de Neige, Histoires en Sable " à la Galerie Selebe Yoon, Dakar (2021) ; l'exposition " Jonction " au Musée de l'IFAN (2017) ; " Regards sur cours " à l'Institut Gorée (2017) ; à la Galerie Atiss à Dakar (2017) ; au 9ème Salon National des Artistes Plasticiens (2011) où il a reçu le prix du Ministère de la Culture ; au premier mémorial Cheikh Anta Diop au Centre Culturel Français (1995) entre autres.

Son travail a également été présenté dans des expositions collectives dans le OFF de la Biennale de La Havane, Cuba (2019), à l'Alliance française d'Addis-Abeba, Éthiopie, (2017), à la Galerie Gery à Namur, Belgique (2016), "Le Sénégal à Paris" présenté par la Maison de l'Afrique à la rotonde de Montparnasse (2011).

Il bénéficie d'une résidence à la Fondation Montresso au Maroc en 2023.   

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